{"id":1604,"date":"2016-10-05T10:25:10","date_gmt":"2016-10-05T08:25:10","guid":{"rendered":"http:\/\/gpf.asso.fr\/?p=1604"},"modified":"2016-10-05T10:25:54","modified_gmt":"2016-10-05T08:25:54","slug":"rencontre-thematique-du-22-septembre-2016","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/gpf.asso.fr\/2016\/10\/rencontre-thematique-du-22-septembre-2016\/","title":{"rendered":"Rencontre-th\u00e9matique du 22 septembre 2016"},"content":{"rendered":"
C\u2019est une salle quasiment comble qui a assist\u00e9 \u00e0 la quatri\u00e8me rencontre-th\u00e9matique intitul\u00e9e\u00a0:<\/p>\n
La communication dans les actes de soin.<\/strong><\/p>\n Le Pr Emmanuel HIRSCH a introduit la s\u00e9ance en rappelant qu\u2019il faut aller \u00e0 la rencontre de l\u2019autre mais que chacun d\u2019entre nous n\u2019est pas forc\u00e9ment en capacit\u00e9 de communiquer. Communiquer est une mani\u00e8re d\u2019\u00eatre\u00a0; l\u2019\u00e9veil de l\u2019autre dans son \u00e9tranget\u00e9 est tr\u00e8s important. L\u2019enjeu fondamental de la communication dans les actes de soin passe par l\u2019instauration d\u2019une confiance entre l\u2019\u00e9quipe m\u00e9dicale et le patient. Pour avoir confiance en l\u2019\u00e9quipe m\u00e9dicale, le patient doit avoir le sentiment d\u2019\u00eatre compris.<\/p>\n L\u00e9vinas a dit\u00a0: il y a le dit et le dire. \u00a0Il y a une mani\u00e8re de dire et de sugg\u00e9rer. Il y a diff\u00e9rents temps et diff\u00e9rents moments. Ce qui est le plus important dans l\u2019annonce (de la maladie ou du handicap), c\u2019est trouver le juste moment\u00a0: on ne communique pas de la m\u00eame mani\u00e8re \u00e0 tous instants, il y a des moments de plus grande proximit\u00e9\u00a0; il y a des moments o\u00f9 l\u2019on peut dire les choses et d\u2019autre o\u00f9 ce n\u2019est pas possible\u00a0; il faut beaucoup d\u2019intelligence, de retenue, de pudeur et de d\u00e9cence pour communiquer. Il faut avoir le sentiment de la mesure\u00a0: \u00e0 travers quels signes, relations, la personne est-elle r\u00e9ceptive\u00a0? Comment comprendre que ce qu\u2019on dit est exactement ce qu\u2019on voulait dire\u00a0?<\/p>\n Dr Zucman\u00a0: \u00a0la communication est fondamentale pour toute personne humaine. C\u2019est le plus important des d\u00e9sirs que nous ayons comme \u00eatre vivant. Communiquer est un acte tr\u00e8s complexe car il n\u2019est jamais seul\u00a0: on communique avec autrui. Il faut \u00eatre ensemble pour communiquer\u00a0: la personne elle-m\u00eame, l\u2019\u00e9quipe, les parents. Pour communiquer, le premier point est d\u2019\u00eatre ensemble \u00e0 chaque fois que c\u2019est possible alors qu\u2019on a plut\u00f4t tendance \u00e0 mettre la personne polyhandicap\u00e9e en dehors de la communication. Pourtant, c\u2019est du mieux-\u00eatre pour tous car prendre une d\u00e9cision, annoncer une intervention n\u00e9cessaire\u2026 lorsque la personne polyhandicap\u00e9e est pr\u00e9sente, nous prenons mieux le temps. En prenant le temps, obligatoirement notre langage est diff\u00e9rent.<\/p>\n La communication est toujours interactive. Communiquer est une action complexe pour le commencement\u00a0: cela demande qu\u2019on commence par \u00e9couter. En tant que professionnel, charg\u00e9 de dire les choses\u00a0:<\/p>\n Il existe des freins \u00e0 la communication\u00a0:<\/p>\n La communication entre nous (parents, professionnels, personne polyhandicap\u00e9e) repose sur un malentendu. Les m\u00e9decins ont tendance \u00e0 ne pas partager leur savoir et demandent le savoir des autres membres de l\u2019\u00e9quipe et le savoir qu\u2019ont les personnes polyhandicap\u00e9es sur nous. Le savoir est un pouvoir. La Loi Kouchner impose l\u2019obligation de soigner, d\u2019expliquer les troubles, les traitements. Il faut partager ce qu\u2019on croit savoir, partager les questions qu\u2019on continue de se poser, oser dire\u00a0\u00ab\u00a0je ne sais pas\u00a0\u00bb ou \u00ab\u00a0je ne sais pas r\u00e9pondre\u00a0\u00bb.<\/p>\n Si on veut parler des troubles et des traitements, il faut s\u2019affranchir, dans les \u00e9quipes, du secret m\u00e9dical mais les r\u00e8glements imposent une obligation de r\u00e9serve rigoureuse par rapport \u00e0 ceux qui ne sont pas concern\u00e9s.<\/p>\n Le mieux-\u00eatre des trois partenaires repose sur la confiance mutuelle. C\u2019est un pouvoir partag\u00e9, \u00ab\u00a0empowerment\u00a0\u00bb, c\u2019est-\u00e0-dire donner du pouvoir \u00e0 l\u2019autre, c\u2019est partager son savoir.<\/p>\n La communication constitue ainsi un acte de soin (care) et cela donne \u00e0 chacun un pouvoir n\u00e9cessaire, se sentir exister et c\u2019est le but principal. Cela cimente aussi une \u00e9quipe et c\u2019est le meilleur moyen de lutter contre l\u2019isolement des familles, de certains de ceux qu\u2019on accueille et qui luttent contre l\u2019\u00e9puisement professionnel (burn-out).<\/p>\n Samira NOUALI :\u00a0<\/strong>l\u2019Accompagnant Educatif et Social (A.E.S.) exerce une fonction d\u2019accompagnement et d\u2019aide dans la vie quotidienne, \u00e0 la fronti\u00e8re de l\u2019\u00e9ducatif et du soin. Il doit \u00eatre dot\u00e9 de qualit\u00e9s sp\u00e9cifiques et adh\u00e9rer \u00e0 certains concepts de la relation d\u2019aide, comme la pr\u00e9sence, l\u2019\u00e9coute, le respect et l\u2019empathie et poss\u00e9der un grand sens moral et \u00e9thique et exerce sa profession en s\u2019interrogeant sans rel\u00e2che\u00a0: Que dois-je faire face \u00e0 cette situation\u00a0? Qu\u2019aurais-je d\u00fb faire\u00a0? Qu\u2019est-ce qui serait bien pour la personne accompagn\u00e9e\u00a0?<\/p>\n L\u2019am\u00e9lioration de la qualit\u00e9 est une pr\u00e9occupation majeure de la politique g\u00e9n\u00e9rale de l\u2019\u00e9tablissement et se d\u00e9compose en quatre grandes cat\u00e9gories : l\u2019accueil, la vie quotidienne, l\u2019animation, la\u00a0r\u00e9\u00e9ducation et les soins.<\/p>\n La Loi Kouchner du 4 mars 2002 mentionne que l\u2019usager est au c\u0153ur des pr\u00e9occupations de l\u2019h\u00f4pital public. Les droits de l\u2019usager doivent \u00eatre port\u00e9s \u00e0 la connaissance de chaque personne hospitalis\u00e9e. Ils comprennent le droit \u00e0 l\u2019acc\u00e8s aux soins pour tous, sans discrimination de quelque nature que ce soit, le droit d\u2019\u00eatre inform\u00e9 et de participer aux d\u00e9cisions, l\u2019acc\u00e8s aux informations de sant\u00e9 (dossier m\u00e9dical) et le respect de l\u2019intimit\u00e9 et de la vie priv\u00e9e.<\/p>\n Le partage d\u2019informations est tr\u00e8s certainement b\u00e9n\u00e9fique pour la personne polyhandicap\u00e9e, sa famille et les \u00e9quipes. Il permet d\u2019accompagner au mieux professionnellement les usagers, au quotidien, tout au long de leur vie m\u00eame si, parfois, le partage d\u2019informations avec ces personnes est complexe : \u00ab\u00a0que dire ou ne pas dire\u00a0?\u00a0\u00bb.<\/p>\n Au quotidien, les professionnels informent les r\u00e9sidents de tout ce qui les concerne, de ce qui va se passer, des actes m\u00e9dicaux programm\u00e9s et des activit\u00e9s pr\u00e9vues. Ils recueillent alors leur consentement, ou non, pour tous ces moments de vie. Les r\u00e9sidants savent d\u2019ailleurs tr\u00e8s bien se faire comprendre\u00a0si on les \u00e9coute et les observe. Le r\u00e9sidant doit \u00eatre sujet et acteur de sa vie.<\/p>\n La relation avec les parents est tr\u00e8s souvent r\u00e9ciproque et compl\u00e9mentaire\u00a0: le parent sait. Les professionnels apprennent d\u2019eux et inversement ! Pour le bien-\u00eatre de leur enfant, c\u2019est primordial.<\/p>\n L\u2019obligation de r\u00e9serve\u00a0: dans le cadre des communications dans les pratiques de soin s\u2019\u00e9tablit un v\u00e9ritable partenariat fond\u00e9 sur la confiance entre la personne polyhandicap\u00e9e, sa famille et les \u00e9quipes. Un partage d\u2019informations se met en place et l\u2019AES est soumis \u00e0 une obligation de r\u00e9serve, \u00e0 une discr\u00e9tion professionnelle, voire au secret m\u00e9dical, s\u2019agissant des \u00e9changes avec les familles. L\u2019AES d\u00e9tient des informations d\u2019ordre m\u00e9dical et familial qu\u2019il partage seulement dans le cadre de l\u2019\u00e9quipe pluridisciplinaire. L\u2019obligation de respecter le secret professionnel est le corollaire du droit du patient au respect de son intimit\u00e9 et de sa vie priv\u00e9e.<\/p>\n Manuel COL, parent : <\/strong>La probl\u00e9matique de communication entre les parents et le m\u00e9decin\u00a0: ce dernier doit sentir si le parent est en capacit\u00e9 d\u2019entendre la nouvelle. Certains mots sont l\u00e2ch\u00e9s sans autres explications.<\/p>\n Il rappelle aussi combien il est important que les soignants fassent attention \u00e0 l\u2019enfant (en lui disant bonjour par exemple).<\/p>\n Quand le polyhandicap est d\u00e9pass\u00e9, l\u2019enfant redevient un enfant comme les autres.<\/p>\n Les m\u00e9decins mesurent-ils toujours l\u2019impact des paroles qu\u2019ils peuvent dire aux familles\u00a0? M.\u00a0COL mentionne qu\u2019il y a de bonnes relations avec certains professionnels car ils ont la communication en eux. Leurs \u00e9tudes ne suffisent pas. L\u2019empathie ne s\u2019apprend pas. Certains professionnels ont su faire leur mea culpa. M. COL rajoute que les m\u00e9decins, m\u00eame s\u2019ils sont les sachants, devraient apprendre \u00e0 dire \u00ab\u00a0je ne sais pas\u00a0\u00bb, loin de faire peur aux parents, cela pourrait les rassurer.<\/p>\n Il rajoute que les soignants qui prendront le temps pour s\u2019occuper de son enfant auront tout \u00e0 y gagner et cela peut faire du bien collectivement.<\/p>\n Un compte rendu complet sera publi\u00e9 dans le prochain GPF INFO \u00e0 l’attention de nos adh\u00e9rents.<\/em><\/strong><\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":" C\u2019est une salle quasiment comble qui a assist\u00e9 \u00e0 la quatri\u00e8me rencontre-th\u00e9matique intitul\u00e9e\u00a0: La communication dans les actes de soin. Le Pr Emmanuel HIRSCH a introduit la s\u00e9ance en rappelant qu\u2019il faut aller \u00e0 la rencontre de l\u2019autre mais que chacun d\u2019entre nous n\u2019est pas forc\u00e9ment en capacit\u00e9 de communiquer. Communiquer est une mani\u00e8re d\u2019\u00eatre\u00a0; … Continuer la lecture de Rencontre-th\u00e9matique du 22 septembre 2016<\/span><\/a><\/p>\n","protected":false},"author":2,"featured_media":0,"comment_status":"closed","ping_status":"open","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":{"footnotes":""},"categories":[16],"tags":[],"_links":{"self":[{"href":"https:\/\/gpf.asso.fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/1604"}],"collection":[{"href":"https:\/\/gpf.asso.fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts"}],"about":[{"href":"https:\/\/gpf.asso.fr\/wp-json\/wp\/v2\/types\/post"}],"author":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/gpf.asso.fr\/wp-json\/wp\/v2\/users\/2"}],"replies":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/gpf.asso.fr\/wp-json\/wp\/v2\/comments?post=1604"}],"version-history":[{"count":3,"href":"https:\/\/gpf.asso.fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/1604\/revisions"}],"predecessor-version":[{"id":1607,"href":"https:\/\/gpf.asso.fr\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/1604\/revisions\/1607"}],"wp:attachment":[{"href":"https:\/\/gpf.asso.fr\/wp-json\/wp\/v2\/media?parent=1604"}],"wp:term":[{"taxonomy":"category","embeddable":true,"href":"https:\/\/gpf.asso.fr\/wp-json\/wp\/v2\/categories?post=1604"},{"taxonomy":"post_tag","embeddable":true,"href":"https:\/\/gpf.asso.fr\/wp-json\/wp\/v2\/tags?post=1604"}],"curies":[{"name":"wp","href":"https:\/\/api.w.org\/{rel}","templated":true}]}}<\/a><\/p>\n
\n
\n